Après avoir conquis les marchés belge et luxembourgeois avec sa suite de solutions digitales, l’éditeur débarque en France. Fastback souhaite fluidifier les relations entre les concessionnaires et les marchands en éliminant les intermédiaires.
Nouvelle référence sur le marché français
La France du véhicule d’occasion attire une nouvelle référence étrangère. La société belge Fastback a décidé de se lancer sur le marché tricolore à compter du début d’année 2022. La confirmation a été donnée par le président-fondateur, Fabrice Bruyère, lors d’un entretien accordé au Journal de l’Automobile, le 7 décembre 2021. Après avoir équipé quelque 1 500 concessions sur son marché domestique et au Luxembourg, l’éditeur de solutions pour le commerce BtoB de VO entend donc s’implanter durablement dans l’Hexagone.
Fastback est né en 2013 de la volonté de moderniser les outils utilisés en point de vente. Une approche singulière saluée par les importateurs en Belgique qui ont poussé Fabrice Bruyère à franchir les murs de la concession BMW dans laquelle il supervisait l’activité VO pour aller présenter la solution à ses homologues du réseau. Le succès couronnant sa démarche, il a fait le choix de fonder une entité commerciale qui, depuis, a converti 60 à 70 % du paysage de la distribution automobile belge puis luxembourgeoise.
Fastback Trade en France
En France, l’équipe commerciale, dont la direction a été confiée récemment à Guillaume Fonteneau, entamera la prospection avec l’outil phare, Fastback Trade. Il s’agit d’une plateforme aux allures de place de marché sur laquelle les concessionnaires publient des offres de véhicules en cours d’estimation de reprise. Ainsi, les marchands peuvent prendre position et formuler des montants destinés à couvrir la proposition que fera le distributeur à son client. « En Belgique, les enchéristes ne sont pas sollicités comme en France, les concessionnaires ont donc pu élargir le spectre de marchands avec lesquels ils collaborent pour créer de la concurrence et tirer les montants de reprise à la hausse », explique le fondateur qui dénombre environ 800 marchands dans son environnement virtuel.
Aucune commission sur les transactions
Le concessionnaire paye une licence en fonction de son volume annuel prévisionnel. Le marchand règle un prix forfaitaire pour accéder à la plateforme. Un tarif assez élevé en ce qui les concerne pour mettre une barrière à l’entrée et éviter d’attirer les petits revendeurs – souvent des autoentrepreneurs – afin de garantir un niveau de qualité aux concessionnaires.
Système d’évaluation de qualité
Depuis quelques temps, Fastback a intégré un système d’évaluation des membres de telle sorte à identifier les mauvais profils, comme des revendeurs qui cachent des défauts ou des marchands mauvais payeurs par exemple. Fastback ne prend aucune commission sur les transactions pour que les concessionnaires tirent le plein profit de leur activité.
Alternative aux autres plateformes
Avec ce premier module, l’éditeur belge apporte une alternative aux BCAuto Enchères et autres Auto1. Et Fabrice Bruyère de décrire un ressort de son adoption par la profession : « ces plateformes proposent des prix rapidement, mais il est impossible de négocier à la hausse. Les concessionnaires belges ont souhaité sortir de ce fonctionnement pour retrouver de l’attrait aux yeux des clients ». Outre-Quiévrain, la filiale locale du groupe Emil Frey, GCA ou encore Pautric comptent parmi les convaincus. Toyota-Lexus a validé le concept au point d’embarquer l’éditeur dans un déploiement en Grèce pour poursuivre l’étude de capacité d’adaptation.
Si les Pays-Bas auraient pu être la prochaine étape de développement, c’est finalement par le nord de l’Hexagone – un triangle Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France – que Fastback va écrire le nouveau chapitre de son histoire. Une première étape pour prendre le temps d’ajuster sa solution au plus proche des besoins culturels. Ensuite, les commerciaux dérouleront vers le sud. Les grands groupes clients en Belgique se feront-ils le tremplin de Fastback dans l’Hexagone ? Fabrice Bruyère l’espère. « Nous avons déjà une bonne représentativité grâce aux marchands qui se sont inscrits pour avoir accès aux VO belges, cela pourra nous aider au fil du temps », glisse-t-il.
Module d’inspection intelligente avec Monk.ai
La plateforme n’est pas le seul service mis à disposition. Fastback propose en réalité un moyen de gérer intégralement le stock de véhicules d’occasion, de l’enregistrement dans les bases de données à la diffusion des fiches formatées aux couleurs des labels.
Rapprochement technologique
La facilité demeure le maître mot et il n’est jamais nécessaire de ressaisir les informations. Pour compléter l’application mobile qui sert d’interface, l’éditeur belge vient tout juste de passer un accord avec Monk.ai, le spécialiste français d’intelligence artificielle appliquée à l’imagerie. Ainsi, après deux mois de pilote chez trois clients, les partenaires ont officiellement validé un module de prise de photo pour l’inspection automobile. Les données récoltées sont alors automatiquement stockées pour être associées à la fiche signalétique et apporter plus de transparence à l’acheteur dans les annonces VO.
Un rapprochement technologique aux allures de belle avancée pour Monk après les accords avec Autobiz en janvier dernier et Idea Expertise en mai, autant qu’il apparaît être un atout solide pour Fastback qui entend construire des passerelles avec les éditeurs de DMS et de CRM afin de tenir la dragée haute aux forces en présence. Rentable depuis plusieurs exercices, l’éditeur belge finance cette expansion de marché avec ses fonds propres et appliquera cette stratégie aussi longtemps que possible, défend le fondateur.